Première partie : Les fours à coupole fixe.
Les fours antiques sont des installations à tirage vertical. Le foyer situé dans un canal allongé, l’alandier, alimente une chambre de chauffe souterraine, les gaz de combustion s’infiltrent ensuite au travers de la sole, sorte de dalle suspendue et perforée, pour aller chauffer la charge à cuire déposée dans le laboratoire.
La plupart du temps, ces installations sont partiellement,
voire totalement enterrés ce qui permet ainsi l’économie d’importantes
structures de soutien de la base de l’édifice.
On procède au chargement des céramiques par une porte située
à l’arrière ou sur le côté du four, ouverture qui est scellée pour le temps de
la cuisson.
Le four de Sévier, en Savoie, est un des plus ancien fours européens connus.
la chambre de chaufe était munie d'une coupole amovible. On chargeait le four, puis ensuite on posait la coupole. Et enfin une fois la cuisson réalisée et les céramiques défournées, on pouvait détacher la base de la chambre de cuisson pour la remiser avec la coupole à l'abri des intempéries.
Principaux types de fours en usage durant la protohistoire
et l’antiquité. Toutes ces installations peuvent avoir été munies d’une coupole
fixe ou partielle, mais aussi avoir été simplement munies d’une couverture de
tessons.
Les Celtes
construisaient essentiellement des fours de type 1a et surtout 1b. Les installations à plan carré et
rectangulaire sont plus typiques de la période romaine, et ont essentiellement
été utilisés pour la cuisson de grandes pièces, comme les tuiles, les amphores
ou les cruches.
Parallèlement à d’autres types de fours, ce système sera
utilisé durant tout le moyen-âge, jusque vers les XVI-XVIIème siècle en
Angleterre notamment.
Les fours à coupole fixe dans l’iconographie antique.
Fourniers à leur travail. (Plaquettes votives corinthiennes
du sanctuaire de Penteskouphia).
On remarquera sur cet exemplaire le dessin de la porte de chargement sur la coupole.
A débraiser l’alandier ! Trop de braises entravent le
tirage et ralentissent la montée en température.
Etonnante représentation grecque d’un four vu en
coupe !
Gestes de potiers. Ce dernier s’apprête à sortir un témoin
de cuisson de son four, la main gauche en avant afin de situer le flux de gaz
brulants et éviter ainsi de se brûler le visage.
Archéologie des fours:
La partie supérieur ayant comme c’est souvent le cas complètement disparu, on ne sait pas si il était muni d’une coupole ou non.
A Sallèles d'Aude, près de Narbonne, deux grands fours à amphores
remarquablement bien conservés. On remarquera la visibilité
particulièrement bonne des soles et de leurs structures de soutènement
par murets parallèles perpendiculaires à l’alandier.
Reconstitution en maquette ouverte du four visible au
premier plan de la page précédente.. Sa coupole est faite de vases emboîtés les
unes dans les autres et liés au torchis. On y cuisait des tuiles et des
cruches.
Ces fours sont visibles aur le site-musée Amphoralis. Pour plus de renseignements:
Et quelques restitutions modernes:
Un petit four à coupole fixe en pleine chauffe. La
température est ici proche de 1000 degrés au vu de la couleur de la flamme
d’échappement (Cuarny 1999).
Une installation plus importante, qui a remplacé le petit
four précédent, usé par le temps. On distingue les deux briques qui, par la
fermeture partielle de la cheminée, appelée aussi registre dans notre jargon,
permet ainsi de contrôler l’atmosphère de cuisson. Complètement fermé, le
registre permet alors facilement de procéder à une fin de cuisson réductrice. Le feu refoule alors violemment par la gueule du
foyer
Les registres réglables sont pratiques quant il faut contrôler
la température de cuisson par évaluation en observant la couleur d’incandescence
des pièces en cours de cuisson.
Les fours à coupole fixe sont les plus difficiles à
construire, mais les plus faciles à conduire car d’une souplesse de réglage
tout à fait étonnante.
Et enfin, pour terminer une vue à l'intérieur de même four, en cours de cuisson. La magie du feu...
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