La fabrication de certaines pièces céramiques, notamment et surtout la terre sigillée aux tons rouges unis, nécessitait que la charge à cuire soit intégralement protégée des flammes. L’idée est née apparemment en Italie vers la fin de la république, précisément lors de la mise au point des céramiques à vernis rouge.
L’astuce ici est de canaliser les flammes dans des tubulures d’argile, qui officieront ainsi en tant que corps de chauffe fonctionnant par rayonnement thermique. En ménageant de petites ouvertures vers la base du laboratoire, on pouvait en plus améliorer l’oxygénation de la charge et aviver ainsi les rouges des vernis.
Des
installations plus petites existaient conjointement. Elles étaient parfois
munies de tubulures dans les parois du laboratoire, telles que celle-ci
découverte dans la zone des ateliers antique de Gueugnon (F)
Un tout petit
four à tubulures. Parmi les 50 ou 60 découverts sur ce site.
La chaleur est
essentiellement transmise par des tubulures latérales.
C’est ce qu’on
appelle un « four mouflé »
On y cuisait de
très petites coupes de sigillées et des statuettes d’argile blanche, peut-être
également des moules à sigillée.
Diamètre
intérieur environ 70 cm.
Et enfin un des fours tardo-antiques de Mareuil-lès-Meaux
(F, Seine-et-Marne):
C’est lors du contournement autoroutier de la ville de Meaux
que Renaud Gosselin, archéologue INRAP a repéré des vestiges de fours gallo-romains
à proximité immédiate de bâtiments antiques. Il reçoit bientôt le mandat de la
part du Conseil Général d’Ile-de-France de procéder à une fouille d’urgence,
qui se déroulera sous sa responsabilité de juin à septembre 2002.
Ce type de four, lui aussi très bien conservé, quoique l’élévation au-dessus
de la sole n’est que de quelques centimètres, correspond bien aux ateliers de
sigillée tardo-antiques. Sa spécificité se trouve dans l’intégration des canaux
de chauffage dans les parois du laboratoire, ainsi que dans quatre tubulures
internes. Pour autant que l’on n’ait pas de fuites, ce type de four fonctionne
comme un four électrique, c’est à dire par rayonnement, les tubulures agissant
comme corps de chauffe. Les flammes ne sont donc plus en contact direct avec
les céramiques, ce qui assure une couleur parfaitement uniforme du revêtement. Ce
four mesure environ 1,40 m.
de diamètre intérieur. Compte tenu des éléments manquants, il était équipé de
56 conduits de chaleur dans les parois, et 4 traversant le laboratoire.Plan du four. Par le type de céramiques qui l'on y cuisait, on a pu dater cette installation au troisième quart du IVème siècle de notre ère.
Source : SFECAG, Société Française d’Etude de la Céramique en Gaule.
Actes du congrès de St.-Romain –en-Gal, 2003, Marseille, ISSN 1297-8213 :
Phillippe Bet, Richard Delage, Paul Van Ossel : Un atelier de sigillée de
type argonnais près de Meaux.
Et malheureusement pas de restitutions modernes, cette fois.
Ne travaillant que très rarement sur la céramique sigillée selon la
terminologie archéologique, je ne me suis pas équipé d’une telle installation…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire