jeudi 15 décembre 2011

Les fours de potiers antiques 3/3

Fours à rayonnement, ou fours à tubulures (fours à sigillée).

La fabrication de certaines pièces céramiques, notamment et surtout la terre sigillée aux tons rouges unis, nécessitait que la charge à cuire soit intégralement protégée des flammes. L’idée est née apparemment en Italie vers la fin de la république, précisément lors de la mise au point des céramiques à vernis rouge.

L’astuce ici est de canaliser les flammes dans des tubulures d’argile, qui officieront ainsi en tant que corps de chauffe fonctionnant par rayonnement thermique. En ménageant de petites ouvertures vers la base du laboratoire, on pouvait en plus améliorer l’oxygénation de la charge et aviver ainsi les rouges des vernis.

  1. Aire de service couverte.
  2. Entrée de l’alandier.
  3. Alandier.
  4. Socle de l’alandier et de la chambre de chauffe
  5. Chambre de chauffe avec les entrées de tubulures
  6. Murs de soutènement du laboratoire.
  7. Laboratoire. Des étagères sont constituées de grandes tuiles reposant sur les ressauts des tubulures
  8. Sortie des tubulures munies d’un système de réglage du tirage
  9. Couverture finale (tuiles ou plaques d’enfournement).
  10. Niveau du sol naturel.
Des installations plus petites existaient conjointement. Elles étaient parfois munies de tubulures dans les parois du laboratoire, telles que celle-ci découverte dans la zone des ateliers antique de Gueugnon (F) 

Un tout petit four à tubulures. Parmi les 50 ou 60 découverts sur ce site.



La chaleur est essentiellement transmise par des tubulures latérales.



C’est ce qu’on appelle un «  four mouflé »

 

On y cuisait de très petites coupes de sigillées et des statuettes d’argile blanche, peut-être également des moules à sigillée.



Diamètre intérieur environ 70 cm.






 
Et enfin un des fours tardo-antiques de Mareuil-lès-Meaux (F, Seine-et-Marne): 

C’est lors du contournement autoroutier de la ville de Meaux que Renaud Gosselin, archéologue INRAP a repéré des vestiges de fours gallo-romains à proximité immédiate de bâtiments antiques. Il reçoit bientôt le mandat de la part du Conseil Général d’Ile-de-France de procéder à une fouille d’urgence, qui se déroulera sous sa responsabilité de juin à septembre 2002.
Ce type de four, lui aussi très bien conservé, quoique l’élévation au-dessus de la sole n’est que de quelques centimètres, correspond bien aux ateliers de sigillée tardo-antiques. Sa spécificité se trouve dans l’intégration des canaux de chauffage dans les parois du laboratoire, ainsi que dans quatre tubulures internes. Pour autant que l’on n’ait pas de fuites, ce type de four fonctionne comme un four électrique, c’est à dire par rayonnement, les tubulures agissant comme corps de chauffe. Les flammes ne sont donc plus en contact direct avec les céramiques, ce qui assure une couleur parfaitement uniforme du revêtement. Ce four mesure environ 1,40 m. de diamètre intérieur. Compte tenu des éléments manquants, il était équipé de 56 conduits de chaleur dans les parois, et 4 traversant le laboratoire.
















Plan du four. Par le type de céramiques qui l'on y cuisait, on a pu dater cette installation au troisième quart du IVème siècle de notre ère.



Source : SFECAG, Société Française d’Etude de la Céramique en Gaule. Actes du congrès de St.-Romain –en-Gal, 2003, Marseille, ISSN 1297-8213 : Phillippe Bet, Richard Delage, Paul Van Ossel : Un atelier de sigillée de type argonnais près de Meaux.

Et malheureusement pas de restitutions modernes, cette fois. Ne travaillant que très rarement sur la céramique sigillée selon la terminologie archéologique, je ne me suis pas équipé d’une telle installation…



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