jeudi 15 décembre 2011

Les fours de potiers antiques 2/3

Deuxième partie : Four puits à chargement par le haut.

Ce genre de four ne comporte pas de coupole et se charge par le haut. On fait ainsi l’économie de la porte, qui fragilise toujours la coupole de couverture. Dans ce cas, la charge à cuire est protégée par une couche de tessons.

Ce type de couverture, au contraire du système à coupole fixe, pose une difficulté pour régler le tirage. Une bonne expérience des cuissons permet toutefois de réaliser des fournées de céramiques sombres en mode réducteur. Dans ce cas, il est nécessaire de recouvrir la couche de tessons de terre meuble ou de cendres.

Par contre, modifier le réglage du tirage en cours de cuisson est très difficile et ne peut se faire qu’en obturant partiellement le foyer, ou en recouvrant partiellement les tessons de braises ou de cendres.
Ces installations sont les plus courantes dans le monde romain. Elles sont puissantes, rapides et efficaces. Leur construction est simple et ne nécessite que peu  d’entretien. Les pièces mises à cuire sont très exposées aux flammes et les surcuissons entraînant une déformation d’une partie des pièces sont fréquentes.


Il existe toutefois de nombreux types hybrides, situés entre le four à coupole et le four puits. Parfois munis d’une simple étroiture comme ci-dessous, ces fours ne différent guère des fours puits conventionnels.

 
Ils seront dans le cas ci-dessus recouverts de tuiles ou de tessons, l’étroiture permettant d’obtenir une meilleure rétention de la chaleur. Lorsque l’amorce de coupole est plus importante comme ci-dessous, la couverture peut se faire au moyen de plaques de torchis ou d’une collerette, et alors le fonctionnement d’une telle installation s’apparentera à un four à coupole fixe.




 
La base de ce four, ici représenté sans sole, est un système utilisé à la Tène finale ainsi qu’au Haut Empire. De gros vases coincés entre la languette et les banquettes latérales faisaient office de support pour l’entier de la charge. Des soles temporaires ou amovibles ont aussi été utilisées dans ce genre d’installations, qui s’apparentent au type 1b présenté dans l'article précédent.










Exemples archéologiques :



A Braives, en Belgique, un four de potiers de plan circulaire. On y cuisait des céramiques claires de type « Terra Rubra » (céramiques à revêtement argileux rouge mat originaire de Gaule Belgique)
Ce four ne comporte pas de porte et se chargeait par le haut. Diamètre intérieur environ 1,20 m. (Belgique). Son état de conservation est presque parfait, la chambre de cuisson est presque intégralement conservée.







Belle perspective sur l’aire de travail d’un four  circulaire de Bram. (F) (diamètre intérieur du four : 1,80 m.).La plupart des fours antiques sont profondément enterrés, ce qui rend leur construction beaucoup plus sûre et permet le plus souvent d’éviter fissures et effondrements. Cela nécessite l’aménagement d’une importante aire de travail devant le foyer. Le fond de cette fosse se situe à presque 2 mètres sous la surface du terrain.



 
Et restitutions modernes : 


Un four à coupole partielle. Ces installations se chargent par le haut, et sont ensuite couvertes par une couche de tessons ou une collerette. De cette manière, le fonctionnement est très proche d’un four à coupole fixe conventionnel.


Belle vue à la nuit tombante. Pouvoir observer ainsi l’évolution des températures de cuisson est non seulement très pratique et utile, c’est aussi un enchantement absolu.

















Un four puits sans coupole...






...et sa couverture de tessons.








Dans ce cas, il faut jauger la température de ces derniers, ce qui est un peu plus délicat. Le mieux est d’aménager un petit espace entre un groupe de tessons, d’où on pourra apercevoir quelques unes des céramiques en cours de cuisson.

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